Lutula, Ekanga Ebibi Rosemonde “Rose”
(PLEASE SEE ENGLISH VERSION BELOW)
Rosemonde Ebibi Ekanga Lutula est décédée le 9 mai à l’âge de 68 ans. Elle est née le 15 septembre 1951 de l’union entre Joseph Lutula et Francesca Salama à Stanleyville (rebaptisée plus tard Kisangani, en République démocratique du Congo). Elle fit ses études et passa la majeure partie de son enfance et de son adolescence loin de ses parents bien-aimés en Belgique, en raison des troubles politiques de la période des indépendances des années 1960. Ce fut là qu’elle apprit à travailler dur et qu’elle s’ouvrit sur le monde, tout en construisant de véritables amitiés au-delà des préjugés de l’époque.
Elle termina ses études secondaires à Kinshasa, au lycée du Sacré-Cœur, proche de son père et de sa mère. À l’aube de son parcours universitaire, elle se vit octroyer une bourse d’études au Brésil en science politique qu’elle déclina afin de rester proche de ses parents en République démocratique du Congo. Elle poursuivit néanmoins ses études académiques en science politique à l’Université de Lubumbashi et fut l’une des plus jeunes membres de la délégation zaïroise (nom de la République démocratique du Congo à l’époque) à la première Conférence des femmes de Mexico en 1975. C’est également à Lubumbashi qu’elle rencontra l’homme qui devint son mari et père de ses cinq enfants.
Après avoir épousé le Dr. Victor Kibonge, ils déménagèrent dans la région du Sud-Kivu, où elle se consacra à l’éducation de sa famille. Elle entreprit sans cesse d’améliorer sa qualité de vie à la manière d’une travailleuse sociale, éducatrice, bénévole dans différent secteurs. Usant de son intelligence et sa bonté comme arme et de ses prières comme d’une armure, elle a toujours œuvré pour apaiser le sentiment de solitude auquel elle avait elle-même été confrontée à plusieurs moments de sa vie. Que ce soit en distribuant de la nourriture aux prisonniers pour tromper la solitude carcérale ou en soutenant les personnes vulnérables dans le besoin par tous les moyens possible dont elle disposait, jamais elle n’a cessé de se rapprocher des gens en apprenant les us et coutumes de partout où elle allait.
Elle était une oratrice de talent et arrivait à motiver autant les jeunes, que les femmes et les membres de sa communauté religieuse. En plus d’être une conteuse incroyable, dans la pure tradition africaine, elle parvenait à transformer les expériences les plus tristes de la vie humaine en contes humoristiques dont on pouvait tirer une leçon de vie. Lorsque son dernier fils eut atteint l’âge d’un an, et à l’encontre de la tradition patriarcale de l’époque au Congo, elle décida de répondre à sa vocation en retournant à l’école et en commençant ses études de médecine à 41 ans. Cependant, juste avant sa dernière année, les deux guerres du Congo de 1996 et 1998, ainsi qu’un cancer du sein en 1999 vinrent interrompre son rêve de devenir médecin.
Après cette première lutte contre un cancer qui faillit l’emporter, elle eut le courage d’émigrer à Montréal à la fin de l’an 2000 pour léguer un meilleur avenir à ses enfants. L’immigration, véritable parcours du combattant, lui apporta son lot de défis, additionnés aux épreuves qu’impliquent le déracinement et l’installation dans un nouveau pays. Après cinq ans de démarche, elle put enfin parrainer ses enfants. Une fois réunie avec eux à la fin de 2005, elle releva un autre défi en déménageant à Calgary l’année suivante. C’est là qu’elle passa le reste de ses jours près de ses enfants, travaillant dans les soins de santé des plus vulnérables et de la petite enfance, tout en étant un membre actif de différentes communautés, espérant toujours terminer ses études de médecine afin d’aider plus de gens encore.
Rosemonde Lutula laisse dans le deuil ses enfants, Zézé, Malaïka, Gigi, Sandy, Raïs, Prince son gendre Charlie, ses petits-enfants, de même que les nombreux enfants qu’elle a élevés, ses frères et sœurs bien-aimés, ses amis et toutes les vies qu’elle a touchées. Ses parents, Joseph Lutula (2008) et Francisca Salama (1976) l’ont précédée dans la tombe ; son amour pour le service communautaire et les gens fut enrichi par ses nombreux talents et ses goûts artistiques variés. Elle avait une voix incroyable et était capable de prendre les côtés les plus durs de la vie avec courage. C’était une excellente cuisinière qui au cours de sa vie avait souvent reçu à sa table aussi bien des gens simples du quotidien que des notables, des amis, des ambassadeurs et bien d’autres.
Elle fut jusqu’au bout une catholique dévouée qui tirait sa force de l’eucharistie, la prière des psaumes et des prières des quatre mystères du rosaire tous les jours. L’une de ses plus grandes fiertés était d’avoir inculqué les valeurs d’amour, de solidarité, d’empathie et de foi à ses enfants. Beaucoup se souviennent de leurs premières interactions avec elle et de la façon dont elle les a profondément influencés par ses conseils, sa foi, ses actions et sa compassion. Jusqu’au bout, Rosemonde fut une femme forte et déterminée, toujours souriante et pleine de bonté avec une élégance raffinée. Dans ses derniers jours, après une longue bataille contre un second cancer du pancréas, ses dernières prières furent « Jésus, j’ai confiance en toi ».
Chère Maman, tu chanteras toujours dans nos cœurs ton chant de bonté, de bravoure, d’amour et de foi.
(ENGLISH VERSION):
Rosemonde Ebibi Ekanga Lutula passed away on Saturday, May 9, 2020 at the age of 68. She was born in Stanleyville (later renamed as Kisangani) on September 15th, 1951 to Joseph Lutula and Francesca Salama. Due to the turmoil of the African countries’ independences in the 1960’s, she had to spend most of her childhood and her teenage years afar from her beloved parents in Belgium. There she studied and learned to be hardworking, and to cultivate true friendship capable of going beyond race and prejudice.
She returned to Kinshasa where she finished her high school at the lycée du Sacré-Coeur and had the joy of spending more time with her beloved dad and mom. After high school, she turned down a Brazilian Political Science Scholarship in order to stay close to her parents in DR.Congo. She studied Political Science at the University of Lumbumbashi. That path led her to be the youngest member of the Zairian (DR. Congo’s name at the time) delegation to the Mexico City Women's Conference of 1975. It is also in Lubumbashi that she would meet her future husband.
After her marriage to Dr. Victor Kibonge, they moved to the South-Kivu region, where she raised her children. Even if she never had the title, she had the career of both a social worker and a community organiser. With her kindness as a sword and her prayers as an armor, many times she alleviated the feeling of loneliness that she herself faced so many times, whether it was the loneliness of the jail by feeding prisoners, the loneliness of losing a loved one by supporting with whatever means she could afford, money, good words, care taking, advices, networking or humor. She never stopped getting close to people by learning new languages and customs wherever she went.
She was a motivational speaker for the young people, for women, and for religious people within her community. She was an amazing storyteller, who knew how to convert the saddest human life’s experience into humoristic tales from which one could draw a life lesson. When her last child was one year old, and against the very patriarchal tradition of the time in Congo, she decided to answer her calling in caretaking and push it further by going back to school and starting medical school at 41. However, just before her last year of medical school, the two Congolese wars of 1996 and 1998 and breast cancer in 1999 interrupted her studies.
After that first battle against a cancer that almost took her life, she had the courage to immigrate to Montreal, Canada at the end of the year 2000. She had to fight the maze of the immigration policy and the hardship of immigration in a new land to finally be able to sponsor her five children. Once reunited with them at the end of the year 2005, she took on another challenge by moving to Calgary in the summer of 2006. This is where she spent the rest of her days close to her children, working in caretaking and being an active member of different communities, always hoping to finish medical school in order to help more people.
Rosemonde Lutula is survived by her daughters, Zézé, Malaïka, Gigi, and Sandy; her sons, Raïs and Prince; son-in-law, Charlie; grandchildren; the many children she raised; her beloved brothers and sisters; her friends, and all the lives she touched. She was predeceased by her parents, Joseph Lutula (2008) and Francisca Salama (1976). Her love for community service and people was enlightened by her many artistic talents such as her amazing voice and humorous view of the hardship of life. She was a great cook and often received people like her husband’s colleagues, friends, ambassadors, and many others. She was a devoted Catholic who drew her strength from the psalms and the prayers of the four mysteries of the rosary everyday.
One of her proudest accomplishments was to have loving children who believed in God and followed the Church’s teachings. Many remember their first interaction with her and how she deeply impacted them with her advice, faith, good words, and compassion. Until the end, she was a strong and determined woman who was always smiling and kind with a refined elegance. In her last days after a long battle, her last prayers were “Jesus, I trust in you.”
Mom, you will still sing in our hearts, your song of kindness, bravery, love, and faith.
To view and share photos, condolences and memories of Rose, please visit www.choicememorial.com.